Comme rappelé dans la partie sur l'histoire
de la Bande Dessinée, l'invention des bulles, ou
phylactères, est largement postérieure à celle de
la
B.D. et elles ont mis un certains temps à s'imposer.
Leur
fonction est bien connue : les bulles elles-mêmes contiennent
les dialogues qu'échangent les personnages, et la petite
« queue » indique quels sont les personnages qui
émettent les dialogues en question.
Comme pour les
onomatopées, des effets graphiques sont venus s'ajouter
afin de préciser la façon dont s'expriment les
personnages : intonations (cri, murmure,...), façons de
parler, états (colère, peur,..). En voici quelques
exemples :
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Gaston
Lagaffe (c) Dupuis Tout d'abord, du classique : les petites bulles qui relient le phylactère au personnage indiquent qu'il pense et non qu'il parle... |
Achille Talon (c)
Dargaud ... et une bulle parsemée de notes indique que le personnage chante ! |
L'imparfait du futur (c) Dargaud
La forme dentelée de la bulle
indique l'énervement
Les
petites fleurs qui parsèment la bulle indiquent l'emploi d'un ton douceureux... |
...et la taille
éxagérée des caractères une belle beuglante. |
Achille Talon
(c) Dargaud
Encore
de petites fleurs (sans doute pour indiquer le respect et l'emploi d'un ton fleuri dans le courrier)... |
...alors que le passage du blanc au
noir souligne qu'Hilarion Lefuneste est sous l'emprise d'une colère du même nom |
Une nouvelle fois, on voit comment les auteurs travaillent à
faire passer avant tout à l'aide du dessin des états, des
sentiments, des émotions, ce qui est plus difficile
à rendre graphiquement qu'un coup de poing ou de pistolet.
Notons que ces techniques sont plus souvent utilisées et exagérées dans les histoires humoristiques que réalistes : elles casseraient le sérieux de ces dernières.