Les idéogrammes


    Les idéogrammes sont des représentations graphiques destinées à rendre certains faits, événements, sentiments, difficilement traduisibles autrement. Exemple : un coeur pour l'amour, des petits dessins divers pour les injures, une bougie ou une ampoule pour montrer qu'un personnage vient d'avoir une idée, etc... Permettant de se passer de dialogues ou de récitatifs, puisque qu'on arrive grâce à eux à faire passer le sens  par le dessin, ils sont très utilisés en bande dessinée.





    Dans cette case, par exemple, la spirale et les petits cercles qui se chevauchent servent à montrer que le personnage est étourdi, perturbé, vaseux.

    Le sens de ces  idéogrammes se base d'ailleurs sur des symptômes physiques : être étourdi, c'est avoir la tête qui tourne, ce que cherche à rendre la spirale (c'est ce qui arrive aussi quand on tourne sur soi-même). Quant aux cercles, ils se réfèrent sans doute aux points lumineux que l'on peut voir quand, par exemple, on se relève trop brusquement, et qui correspondent souvent à un état de fatigue ou de faiblesse.
 Les Psys (c) Dupuis





    Ces gouttes que l'on voit autour de la tête de Tintin expriment la surprise, le saisissement devant l'attaque des Touaregs. Sur quoi s'est-on basé quand on a adopté cet idéogramme-là ? La sueur soudaine en cas de stress ou de panique ? Le lien est moins clair ici que pour d'autres idéogrammes.

Le crabe aux pinces d'or (c) Casterman
          







    Quant à ces gouttes-là, qui ressemblent fort aux précédentes, elles ont clairement un sens différent : traverser le Sahara à pied, ça fait transpirer. Alors, me direz-vous, comment différencier les deux ? Comme souvent, tout est affaire de contexte et l'action en cours, l'attitude des personnages ne laissent pas vraiment place au doute. Et au cas où il y en aurait un, observez bien les gouttes : elles semblent plus soumises à la gravité, retombent plus dans le cas où elles ont pour sens la transpiration, alors que pour exprimer le saisissement elles donnent l'impression d'un éclatement dont le visage serait le centre.



Le crabe aux pinces d'or (c) Casterman










Là, pas de problème sur le sens de cet idéogramme : il est l'exacte traduction graphique de l'expression "voir trente-six chandelles".

Le secret de la licorne (c) Casterman






   Il n'est d'ailleurs pas rare que les dessinateurs illustrent avec leurs idéogrammes des expressions connues, ou expriment en dessin ce que des mots pourraient rendre. Le cas le plus classique, pour des motifs évidents, est le traitement des insultes et des jurons.
Gaston Lagaffe (c) Dupuis






   On peut même, dans certains cas, en arriver à se passer totalement de dialogues et malgré tout rester compréhensible. Il est clair qu'aucun des personnages ci-contre n'a le même type de récrimination à formuler à Gaston.



Gaston Lagaffe (c) Dupuis






   Quand à Obélix, il a suffit que Uderzo dessine d'un trait volontairement hésitant les icones ci-contre (en fait, des hiéroglyphes) pour faire comprendre au lecteur que sa prononciation de l'égyptien est très approximative.

  Astérix et Cléopatre (c) Hachette




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